Miss Africa

Petite visite du Du Bois Centre for Panafrican Culture à Accra

Il y a quelques semaines, j’étais à Accra. C’était la première fois que j’y allais. J’y ai passé moins d’une semaine mais qu’est-ce que j’en ai fait le tour ! Pendant mes longues promenades, j’ai voulu visiter le Du Bois Centre for Panafrican Culture. Je n’avais aucune idée de ce que c’était. J’ai juste vu que c’était une place recommandée sur plusieurs sites de voyage et de tourisme et que c’était lié de près à W.E.B Du Bois (logique !).

Oui, d’accord. Mais c’est qui ce Du Bois?

Si vous avez lu quoi que ce soit sur l’histoire du panafricanisme, ce nom doit vous être familier. Mais si vous avez une culture plus poussée du mouvement, vous savez exactement qui est W.E.B Dubois.

William Edward Burghardt Du Bois (1868-1963) est l’une des figures les plus importantes du panafricanisme. Pendant plus d’un demi-siècle, il en incarnera le courant officiel. Premier afro-américain titulaire d’un doctorat à l’université de Harvard et sociologue, il croyait en la formation intellectuel d’une élite de la population noire qui permettrait  l’amélioration des conditions de vie des afro-américains aux Etats-Unis. Une pensée qui l’opposait à Booker T.Washington qui, lui, croyait en la formation de techniciens. Toutefois, ces deux hommes travaillaient dans le même but: former la communauté afro-américaine afin qu’elles prennent sa place au sein de la vie économique et politique des Etats-Unis d’Amérique. D’ailleurs, W.E.B Du Bois et Booker T. Washington feront partie des activistes réunis en 1900 lors de la première conférence panafricaine.

A découvrir aussi:

Après plusieurs années à lutter pour les droits de la communauté afro-américaine, après plusieurs livres publiés dont le très célèbre Les Âmes du peuple noir, et après avoir cofondé la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), W.E.B s’installe à Accra sur invitation de Kwame Nkrumah. Il en devient citoyen en 1961. C’est sa dernière demeure qui a été transformée en musée.

Le W.E.B Du Bois Centre for Panafrican Culture

Du Bois meurt à Accra en 1963. Sa dernière demeure à lui et sa seconde épouse Shirley Graham Du Bois est transformée en centre. Le W.E.B. Dubois Memorial Center for Pan African Culture est classé monument national en novembre 1985. Il est géré par le ministère du tourisme, des arts et de la culture. Situé au 22 First Circular Road, il est près de l’ambassade américaine et de plusieurs autres sites touristiques intéressants.

La mission du centre, comme on peut le lire sur le site dédiée, est de « promouvoir la poursuite de la définition de soi pour l’Afrique et la diaspora et la réalisation des droits de l’homme pour tous, par le biais de la recherche, de l’éducation publique, des arts et du dialogue constructif, dans la tradition de Du Bois lui-même ». En résumé, la tâche principale du centre est « d’inculquer aux Africains l’esprit du panafricanisme et de la conscience de soi ».

Ouf, c’était long. Mais voilà la raison d’être du centre.

Petit tour au sein du musée

Pour pas plus de 7 cedis*, j’ai eu droit à une visite du musée avec un guide particulièrement sympathique. Nous avons fait le tour de la maison, visité son salon, sa bibliothèque et même sa salle de bains. Sur les murs sont accrochés des photographies de leaders du mouvement panafricaniste, de femmes aux parcours exceptionnels, de présidents africains, ça a été l’occasion pour le guide de parler de quelques-uns d’entre eux.

En plus de ses livres, sont exposés ses robes d’université, ses diplômes et quelques présents offerts par des officiels étrangers.

Désolé pour les photos. Mon ami est un piètre photographe…

Peinture à l’acrylique d’un texte de Du Bois à Kwame Nkrumah

 

Portraits de femmes leaders africaines

 

Du Bois en 8 photos

 

La salle de bains de W.E.B

 

Présents de la Chine à W.E.B Du Bois

C’était une belle expérience que de visiter le Du Bois Centre for Panafrican Culture. J’en ai appris encore plus sur cet intellectuel du XXème siècle. Et je pense que ça vous fera également beaucoup de bien d’y faire un tour.

A lire aussi: Trois heures de marche et d’air frais dans la forêt du Banco

*monnaie du Ghana.


Trois heures de marche et d’air frais dans la forêt du Banco

Si vous êtes fan de randonnée, un petit tour dans la forêt du Banco vous fera le plus grand bien. Étendu sur 3 477 hectares en plein cœur d’Abidjan, la forêt du Banco doit son nom à la rivière « Gbangbo » qui y prend sa source. Véritable « poumon vert » de la capitale ivoirienne, c’est également le plus important réservoir hydraulique de la ville. Abidjan a bien de la chance de l’avoir. Je vous raconte la première randonnée que j’y ai faite?

14h30: J’arrive à l’entrée du parc

Entrée du parc national du Banco
Parc national du Banco – crédit : MissAfrica

La première fois, j’y suis allée avec deux amies. Vous devez connaître l’une d’entre elles. C’est Stella, elle est également mondoblogueuse. Je vous éviterai toute la gymnastique inutile qu’on a dû faire pour arriver à l’entrée du parc. Mais je vous donnerai un conseil: ne descendez jamais du taxi autre part que devant une inscription indiquant clairement Parc National du Banco. Ne faites pas la même erreur que nous. Quoi qu’il en soit, nous sommes arrivées à bon port…mais en retard. L’un des organisateurs nous attendait. Et une autre participante nous a rejoint.

14h45: Début de la rando

Vue de dos de trois jeunes filles marchant dans la forêt du banco
Vue de dos de trois jeunes filles marchant dans la forêt du banco – crédit : MissAfrica

Après avoir payé nos frais d’entrée, le guide a pris la tête de la marche. Il n’est pas vraiment guide. Le guide « officiel » était déjà partie avec les participants ponctuels. Mais Samuel était sympathique. Il était le président de l’association qui organisait la randonnée. Il a donc eu le temps de nous présenter Afric Art qui tente de faire découvrir la Côte d’Ivoire aux locaux. En effet, le parc est bien visité mais il l’est surtout par des étrangers. Les ivoiriens sont assez méfiants. Tellement d’histoires ahurissantes sur cette forêt circulent. On peut le comprendre. Afric’Art organise donc chaque dernier samedi du mois une randonnée au sein du parc.

Ensemble de bambous du parc national du banco – crédit : MissAfrica

16h30: Petite pause

Après deux bonnes heures de marche qui en semblaient sept, nous avons fait une pause. Une pause où j’ai pu écouter Sade Adu en me balançant sur un hamac de fortune. Mais une pause bien méritée.

Jeune fille couchée sur un hamac, le sourire aux lèvres – crédit : MissAfrica

17h10-18h10: Reprise et fin de la rando

Le groupe des gens ponctuels nous a rejoint. Ils ont fait une pause de 10 minutes avant que le guide Julien prenne la relève. Il nous a fait marcher sur plusieurs kilomètres avant qu’on arrive à l’arboretum. C’est un jardin où sont exposées plus de 800 espèces d’arbres et d’essences.

Vue de plusieurs arbres de l’arboretum au sein du parc national du Banco – crédit : MissAfrica

A ma deuxième randonnée, en plus de revoir la plupart de ces arbres, j’ai pu voir les silures. Je n’ai pas une super photo. Mais sachez qu’ils sont énormes. Et protégés. Merci d’oublier vos idées de sauce pimentée aux poissons.

Les silures du Parc National du Banco
Les silures du Parc National du Banco – crédit : MissAfrica

Si vous voulez participer à la prochaine randonnée

Cinq bonnes raisons de visiter la forêt du Banco?

  • Des kilomètres de marche: La première fois, j’ai fait 12 kilomètres. La deuxième fois, j’en ai fait 14. La randonnée, c’est du sport et il paraît que le sport, c’est bon pour la santé;
  • De l’air pur: vous tenir loin des embouteillages et de l’air pollué d’Abidjan pendant deux à trois heures vous fera le plus grand bien;
  • De la culture en plus: grâce à son arboretum, son musée et votre formidable guide, vous en apprendrez plus sur la faune et la flore qui vivent au sein du Banco;
  • Sécurité: Vous n’avez rien à craindre. Mais partez toujours avec deux à trois amis;
  • C’est fun: passez du temps avec des amis dans un endroit où vous n’avez plus le réseau et où vous pouvez vous parler, discuter et commenter tout ce que vous voyez.

Pour participer à la prochaine randonnée organisée par Afric’Art, appelez le +225 09 09 43 06

Tarifs: 

CEDEAO: 4.000FCFA

Hors CEDEAO: 6.000FCFA

Enfant: 2.000FCFA

Moi, j’y retournerai bien une troisième fois !

Trois jeunes filles posant près de la forêt du Banco
Trois jeunes filles posant près de la forêt du Banco – crédit : MissAfrica

Vous aimeriez peut-être: 5 bonnes raisons d’aimer la Côte d’Ivoire


300 articles publiés : ce que j’ai appris sur moi et ma plume

Cet article est le 300ème qui sera publié en ligne. Oui, je fais les comptes. Pourquoi? Parce que j’aime les anniversaires. 300 articles, un minimum de 100 000 mots, de 4 500 heures, d’une année entière. 3 ans se sont écoulés depuis que j’ai partagé mon premier texte sur mon blog. Voilà ce que j’ai appris sur moi et ma plume, et j’espère que ça pourra vous aider également.

 

Point 1: Work, b*tch !

Est-ce que j’écris mieux qu’il y a quelques années? Je ne sais pas. Je n’écris peut-être pas mieux, mais j’écris plus facilement. Là où j’avais besoin d’inspiration pour écrire un texte de 500 mots, je peux maintenant l’écrire sans être dopée à l’excitation et en moins de temps. C’est comme le sport, donnez à votre plume les abdos de J.Lo et le c*l de Beyoncé.

 

Point 2: Je fais intervenir beaucoup trop mes émotions

Une chose que j’ai toujours appréciée, ce sont les textes chaleureux, les textes qui te mettent en rogne, les textes qui te font pleurer… bref, des textes qui te font plus que de la lecture, de vraies expériences. Le truc, c’est que j’ai toujours pensé que pour transmettre quelque chose, fallait que je le ressente.

J’ai donc écrit beaucoup de mes textes à chaud, des textes que j’ai regrettés plus tard, soit parce qu’il pouvait être blessant pour certains lecteurs mais surtout parce que, comme la plupart des choses faites sous le coup de l’émotion, ils manquaient de raisonnement et prenaient beaucoup trop en compte mon unique avis. Toutefois, pour des raisons que j’ignore encore, je refuse de les supprimer.

 

Conseil: Ne jamais écrire quand on est encore bousculé(e) par l’émotion. Respirer. Réfléchir. Prendre des avis différents. Et prendre la plume pour pondre un écrit « lucide ».

 

Point 3: Ma plume devrait être plus disciplinée

J’écris des articles sur Ayana Webzine. C’est un webzine dédié à la femme africaine. J’en suis la rédactrice principale. Et il prend beaucoup de mon temps, au point de ne plus avoir le temps pour mon blog. Mais j’aime tellement ça que je ne m’en plains pas. Surtout que ça m’a appris une chose très importante : mon humeur n’a aucun lien avec ma plume.

Souvent, on n’a juste pas envie d’écrire parce qu’on ne sent pas la chose, parce qu’on n’est pas inspiré(e) ou parce qu’on a juste la flemme.

Mais quand tu dois produire au minimum un article par jour, tu ne peux pas toujours faire attention à ce que tu veux. Tu apprends à discipliner ta plume pour qu’elle fasse sortir ce qu’elle a dans les tripes, qu’elle le veuille ou non. Et quand tu fais lire tes textes aux habitués de ta plume, il ne voit aucune variation dans ton style d’écriture.
Conseil: “Souviens-toi que la qualité de ton travail ne dépend pas de l’enthousiasme que tu avais au moment où tu l’écrivais” Andy Weir. En gros, la différence entre quand tu écris en étant profondément inspiré et quand tu écris de force est dans ta tête. Les gens ne verront aucune différence.

 

En somme…

J’ai appris mais j’ai conscience que j’ai encore énormément à apprendre. Rien qu’en écrivant ce texte, ça m’a permis de mettre des mots sur tout ce que j’avais déjà appris. Un texte n’est jamais perdu. C’est chaque fois une nouvelle connexion avec soi-même. Et comme toute relation, plus vous entrez en contact régulièrement, plus la relation a de chances d’évoluer, de s’améliorer. Donc, c’est le moment de parler avec votre plume, dites lui que vous l’aimez et qu’ensemble, vous créerez de belles choses. Et faites l’amour.

 


5 étapes cruciales avant de se lancer dans le blogging

Pour beaucoup, être blogueur, c’est cool. Comment ne pas penser ça? Les meilleurs deviennent influenceurs et sont rémunérés pour écrire sur un produit ou une marque. C’est un métier qui semble assez simple. Sauf que dès qu’on utilise le mot « métier », rien n’est plus vraiment simple. Quoi qu’il en soit, toi qui lis l’article, tu veux devenir blogueur. Tu aimes écrire et tu trouves qu’un blog est un bon moyen de t’exprimer. Tu veux savoir par où commencer. Et bah, je suis là pour t’aider.

Ne casse pas les pieds des blogueurs certifiés

Ok, tu connais rien au blogging. Mais sérieusement, Google ne peut pas t’aider? Il n’y a aucune question qui ne trouve réponse sur Internet. Les questions que tu poseras à un blogueur trouveront les mêmes réponses que celles sur Internet. Donc au lieu de déranger quelqu’un de sûrement aussi occupé que toi sur des questions aussi simples que l’hébergement ou encore le référencement, demande à Papa Google. Il est là pour ça. Toutefois, je ne dis pas de ne pas prendre conseil auprès des blogueurs mais pose-leur les bonnes questions. Exemple: comment tu fais pour produire autant d’articles alors que tu travailles? ou encore tu me conseillerais quoi comme CMS?

Choisis LE sujet

Certains ont déjà leur ligne éditoriale avant même de penser à un blog. C’est bien. Le choix du thème du blog est très important. Il détermine toute la durée de vie du blog, sa capacité à générer du trafic…et ta motivation. Pour moi, il y a 2 critères importants à prendre en compte pour choisir son thème:

  • Un sujet qui te passionne: ainsi, tu es sûr que ça ne te dégoûtera jamais. Si tu n’as pas de passion comme moi ici, fais un blog généraliste. Tu parles de tout et n’importe quoi. C’est super pour les gens qui n’aiment pas les restrictions. D’ailleurs, aucune plume ne devrait se sentir en prison.
  • Un sujet suffisamment précis et profond: je m’explique. Tu es passionné de mode. Mais les blogs sur la mode, il y en a tellement. Faut que tu te différencie. Alors, quelle thématique vas-tu aborder entre ces propositions? Mode africaine? ou mocassins? Tu as choisi mocassin? Et bah, c’est pas la bonne réponse. C’est beaucoup trop mince comme sujet. Es-tu sûr que sur le long terme, tu auras encore des idées d’articles? Par contre, tu peux choisir de ne parler que de chaussures. C’est assez vague sans tomber dans le généraliste et assez précis sans risquer de ne plus écrire sur le long terme.

C’est l’heure du benchmarking

Analyser ce qui est déjà fait dans la catégorie qu’on compte investir est l’essentiel de cette étape. Ok, tu veux parler de physique quantique. Qui d’autre le fait? Comment le fait-il? En quoi le contenu que tu comptes créer sera meilleur que le sien ou différent du sien?

Choisir le nom de son blog

Oui, c’est important. Le nom de ton blog, c’est son identité. L’idéal est que le nom indique immédiatement de quoi parle ton blog. Par exemple, quand tu vois Le Blog de Miss Africa, tu sais directement que je fais référence à l’Afrique. Mais c’est assez ambigu. Parce que je peux être une fille qui a participé à un concours Miss Africa et qui a gagné donc ce peut-être le blog d’une gagnante qui raconte son mandat. Ou encore, on peut penser que c’est un blog beauté. Ou que c’est un blog uniquement dédié aux filles. Il est possible de laisser les gens supputer sur ton sujet à travers le nom du blog ou tout simplement choisir le nom le plus expressif possible. C’est à toi de voir.

Choisir l’hébergement, le nom de domaine

C’est une étape délicate parce que technique. Il faut s’y connaître un peu avant de prendre la bonne décision et choisir la bonne démarche. Un hébergeur, c’est comme un site sur lequel tu peux créer ton propre site. Et un nom de domaine, c’est juste: blogdemissafrica.com ou encore leblogdemissafrica.org. Ce peut être gratuit ou payant.  Il existe plusieurs sites qui te proposent des services d’hébergement: WordPress, Blogger, Overblog… Mais tu peux faire aussi partie d’une communauté où tu peux écrire tes articles comme Mondoblog ou Medium. A toi de voir ! Prends tous les renseignements nécessaires et pèse le pour et le contre.

Le conseil ultime

apprendre de ses erreurs sur Internet

Enfin, tu sais quoi? On s’en fout des étapes cruciales. Tu veux créer un blog? Choisis un hébergeur et écris tes articles. Fais des erreurs, apprends de tes erreurs et tu apprendras beaucoup beaucoup plus vite. Je n’ai pas lu des articles avant d’ouvrir mon blog, je n’ai pas parlé à des blogueurs expérimentés. Je l’ai juste fait et je ne suis pas morte. Au contraire, je m’en sors plutôt bien. J’ai appris en touchant à tout. J’ai appris en n’ayant pas peur de me tromper. De toute façon, quoi que tu fasses, tu peux toujours appuyer sur la touche retour et tout recommencer. Donc n’aie pas peur. Laisse juste ta plume s’exprimer. Ah oui, fais attention aux fautes d’orthographes. Il n’y a rien de plus agaçant en lisant un texte que d’avoir les yeux qui picotent à cause des fautes. Merci.

Pour plus d’astuces sur le blogging, des blogueurs ont écrit sur Mondoblog des articles qui pourraient t’aider à t’améliorer.


Top 10 de chansons engagées d’Africains

Après mon article sur l’activisme en musique en Afrique, je vous présente ma playlist de chansons engagées de musiciens africains. Quand je dis africain, j’inclus les africains de la diaspora. C’est mon côté panafricain.

Mon Top 10 de chansons engagées d’africains

  • Ain’t got no, I’ve got life de Nina Simone

Vous allez voir plusieurs chansons de Nina Simone dans ce classement. Faut dire qu’elle a utilisé sa musique comme haut-parleur de ses idées et de ses convictions.

Lyrics et traduction ici: La coccinelle

  • Rap Franc CFA de Youssoupha

Dans cette chanson, le lyriciste bantou critique la relation vicieuse Françafrique avec vérité comme il l’a toujours fait. Lyrics et interprétation disponible sur Genuis.

  • Mississipi Goddam de Nina Simone

Mississipi Goddam est définitivement la chanson la plus engagée de Nina Simone. Cette chanson se révèle être un coup de gueule contre le système injuste aux Etats-Unis. Si vous ne comprenez pas les paroles, lisez la traduction sur la Coccinelle et vous verrez toute la puissance de cette chanson.

  • Brigadier Sabari d’Alpha Blondy

Alpha Blondy est un artiste reconnu pour son engagement pour la libération de l’Afrique. Dans cette chanson, il dénonce les violences policières. Lyrics ici.

  • Talkin’ Bout A Revolution de Tracy Chapman

Dans cette chanson, Tracy Chapman évoque le fait qu’à force d’être oppressé, le peuple se soulèvera. Et que la révolution n’est pas qu’un mot qui survole le bout des lèvres mais bien une réalité. Lyrics ici.

  • I wish I knew How It Would Feel To Be Free de Nina Simone (encore!)

Le sens de la chanson se trouve essentiellement dans le titre. Nina veut sa liberté et la liberté de son peuple. Elle invite aussi le peuple « oppresseur » à se mettre dans les chaussures de l' »oppressé ». Lyrics ici.

  • Jailer de Asa

Asa présente sous les traits de deux personnages, le prisonnier et le gardien, l’Afrique et les pays développés. Mais surtout en disant qu’importe le personnage, personne n’est parfait. Ainsi, échappe-t-on à la traditionnelle victimisation de l’Afrique. Paroles ici.

  • Get up, stand up de Bob Marley

Cette chanson n’est vraiment pas à présenter. Vous pouvez vérifier les lyrics et la traduction par ici.

  • Plus rien ne m’étonne de Tiken Jah Fakoly

Faire ce classement sans TJF aurait été insultant pour l’artiste. Activiste de la première heure, il présente dans cette chanson le partage inégale du monde entre les puissances à la conférence de Berlin mais surtout l’absurdité et le ridicule de l’acte. Pour mieux comprendre, suivre ici.

  • Le monde comme un bébé de Angélique Kidjo

Prendre le monde comme un bébé, aimer, caresser et pardonner facilement, voilà ce à quoi Angélique Kidjo nous invite dans cette chanson.

Bonus: Le pays va mal de Tiken Jah Fakoly

TJF parle de l’ivoirité, de la xénophobie qui peut régner entre peuples d’un même pays. Les lyrics sur Genuis.

 

Et vous, quelle est votre musique engagée préférée? Avec elles, nous pourrons créer une nouvelle playlist, la vôtre.


L’activisme en Afrique se met en musique

Dans le monde, plusieurs guerres sont menées, des droits violées et des injustices commises. Rester de marbre face à un système injuste est la voie la plus facile à emprunter. Et plusieurs l’empruntent volontiers. Il n’y a pas de mal à cela. La vie est si courte, pourquoi se prendre la tête ? Par contre, certains ne peuvent rester indifférents. Ceux-ci portent la voix de ces injustices, ce sont les activistes. Les activistes ont différentes manières de combattre. Chacun choisit son arme selon ses capacités. Certains choisissent la plume, d’autres le droit et ceux qui font l’objet de cet article, la musique. Qui sont les activistes africains qui ont utilisé un micro à la place d’une kalachnikov ? Comment ont-ils réussi à faire bouger les choses ?

musicien en Afrique
Source: Pixabay

La musique en Afrique

En Afrique, la musique fait partie de la vie. On chante comme on respire. Un auteur affirme même que la parole a toujours été chantée en Afrique. Bien sûr, il parle du temps où nous parlions nos propres langues. Quoi qu’il en soit, nous continuons d’être de bons musiciens.

Pour nos ancêtres, la musique n’était pas juste une bonne cohésion entre son et rythme. La musique était des vibrations cosmiques utilisées par Dieu pour s’entretenir avec les hommes. Il n’avait pas encore lu la Bible qu’il savait que le monde avait été créé à partir du Verbe, de la parole divine. Par conséquent, faire de la musique, c’était reproduire la création divine. Ainsi, tous les instruments étaient-ils fabriqués à partir de « résultats » de la création (végétaux, animaux…) et selon des rites particuliers. Ça marche également pour l’action de chanter. Bien sûr, on ne fabrique pas la voix avec des végétaux mais juste signifier que c’est aussi reproduire la création divine. Pareil pour la danse. La musique n’était donc pas de l’art pour nous. Elle était sacrée.

Par la suite, la musique a évolué. Les africains déportés ont transporté leur musique sur d’autres continents et la rencontre avec d’autres peuples l’ont modifiée ; voici comment sont nées les sonorités que nous connaissons si bien : le R’N’B, la soul, le jazz, le reggae, le zouk…

Aujourd’hui, la musique est toujours aussi présente et importante en Afrique. C’est aussi l’un des secteurs où le « consommer local » est très… consommé.

Chanteuse africaine en doré
Source: Pixabay

L’activisme en chanson

Les Africains du continent ou ceux de la diaspora font beaucoup plus que nous faire danser. Dans leurs chansons, ils évoquent les problèmes du continent, soulèvent des cas sociaux et brisent les silences douloureux.

Billie Holliday n’a pas hésité dans Strange Fruit à parler du lynchage des Noirs dans le Sud des Etats-Unis… devant un public blanc au Café Society de New York en 1939. Il faut avoir aussi un peu de culot pour être activiste. Les paroles de cette chanson sont vraies, puissantes et témoignent d’une vérité bien triste.

Les arbres du Sud portent un fruit étrange
Du sang sur leurs feuilles et du sang sur leurs racines
Des corps noirs qui se balancent dans la brise du Sud
Un fruit étrange suspendu aux peupliers
Scène pastorale du vaillant Sud
Les yeux révulsés et la bouche déformée
Le parfum des magnolias doux et printannier
Puis l’odeur soudaine de la chair qui brûle
Voici un fruit que les corbeaux picorent
Que la pluie fait pousser, que le vent assèche
Que le soleil fait mûrir, que l’arbre fait tomber
Voici une bien étrange et amère récolte !

Des chansons comme celle-ci, les Africains en ont fait des milliers. La musique étant un bon moyen de s’exprimer. Vous entendrez donc Tiken Jah Fakoly et Alpha Blondy se plaindre de la relation empoisonnée de la Françafrique, Nina Simone pleurer le mal causé par la ségrégation raciale aux Etats-Unis et certainement Salif Keita se battre pour l’intégration des albinos dans la société. Chez nous en Afrique, la musique est bien plus qu’un divertissement, c’est une arme.

L’activisme des musiciens en dehors des albums

Quand ils ne crient pas leurs peines en studio, ils descendent dans la rue et parlent. Grâce à leur influence, ils arrivent à populariser un débat trop souvent resté élitiste ou à faire prendre conscience aux populations d’un problème bien réel. C’est ainsi que la Mama Africa Myriam Makeba s’est retrouvé en pleine Assemblée générale de l’ONU pour fustiger l’apartheid qui sévissait en Afrique du Sud. Ou encore qu’Oscibi Jhoann, musicien burkinabé, s’est investi pleinement dans le mouvement de la société civile « Le balai citoyen ».  Ils ne font pas donc pas que chanter. Ils sont aussi dans l’action.

La musique est utile en Afrique

En conclusion, être musicien, c’est aussi participer au bien-être social. Et nos musiciens l’ont bien compris. Ils ont compris que leur musique et leur influence étaient capables de rétablir la justice. Après le sacré, la musique africaine a revêtu depuis l’esclavage, le yovodah, des allures de revendication. Ce n’est donc pas étonnant que certains genres musicaux africains soient très « plongés » dans la revendication comme le reggae ou encore le zouglou ivoirien.

Chacun sa bataille, chacun son arme, mais une seule guerre, améliorer la vie des populations.

 

Je vous laisse avec cette chanson de Tiken Jah Fakoly en collaboration avec Soprano. A bientôt.

 


Je suis une jeune africaine, et non, je ne glande pas

Nous évoluons dans une société où chaque génération pense qu’elle est meilleure que celle d’après. Nos parents croient que nous passons notre temps à ne rien faire et que nous n’avons aucun avenir. Un peu comme ce que disait Tal dans sa chanson « On avance ».

Si j’entends mes aînés juger
Critiquer ma génération
Je pense qu’ils oublient un peu trop vite
Que le monde est tel qu’ils l’ont laissé
Mais on n’est pas tous désabusés
On manque juste un peu d’air, de repères.

On avance. Sortons des clichés. Les jeunes africains ne passent pas leur temps sur Internet à essayer d’extorquer quelque milliers d’euros à des européens naïfs ou encore à passer toutes leurs soirées en boîte de nuit.

Je suis une jeune africaine qui vit en Afrique, qui côtoie des jeunes africains qui vivent en Afrique et je ne vois pas cette génération que nos parents ou quelque étranger dépeignent.

Dans ma capitale, je vois des jeunes qui se battent chaque jour pour se construire un lendemain meilleur. Des étudiants encore sur le banc de l’école créent leur entreprise, des jeunes qui tentent de vivre de leur art, d’autres créent leur organisation pour participer au bien-être social. Je vois une génération qui se mobilise pour faire vivre ce en quoi elle croit. Il peut arriver que nous ne sachions pas ce que nous voulons faire de notre vie exactement. Mais quel adulte peut dire qu’il a fait de sa vie ce qu’il a toujours voulu ? C’est normal de ne pas savoir. Mais en attendant, on bouge, on vit, on tente différentes expériences afin de savoir réellement ce qu’on veut. Même ceux qui paraissent nonchalants, ne rien faire, font des choses qui leur plaisent, ils ont des rêves. De toute façon, de quel droit pouvons-nous juger ? Il n’y a pas de route tracée de succès. Chacun essaie du mieux qu’il peut pour trouver la bonne voie pour réaliser son rêve. Les parents n’ont pas la science infuse et nos amis non plus.

Une étude Ipsos consacrée aux jeunes africains de 15-24 ans a révélé plusieurs informations sur la manière dont pensent les jeunes africains. Et vous vous rendrez compte par vous-mêmes que vous vous enlisez dans les clichés.

Selon cette étude,

Ils se disent travailleurs (31 % des individus interrogés), ambitieux (20,5 %), débrouillards (20 %), dynamiques (16 %).

De plus,

52,5 % des 15-24 ans participent d’une façon ou d’une autre à la vie active, 22 % d’entre eux étudient à temps plein, 14 % recherchent un emploi. Seuls 11,5 % sont totalement désœuvrés : ils tiennent les murs, comme on dit au Maroc.

Donc non.

On avance en silence
Comme tous ceux qui osent faire bouger les choses
Sans drapeau et sans héros
On est tous en mal d’un idéal
On avance en silence
Mais viendra l’heure où nos cris du cœur
On saura les faire sortir
Et notre avenir on va le choisir.


Cinq citations puissantes d’Haile Selassie

Haile Selassie est le dernier empereur éthiopien. Il s’est éteint à l’âge de 85 ans le 27 Août 1975. On se souvient de lui comme étant un homme charismatique. Les Rastafari le considèrent même comme un Dieu, comme le Messie, le Lion de la Tribu de Juda. Bob Marley l’a immortalisé dans plusieurs de ses chansons. Les mots de l’empereur Selassie sont forts et puissants. Découvrons ensemble cinq de ses plus belles citations.

« Tant que la couleur de la peau sera plus importante que celle des yeux, nous ne connaîtrons pas la paix. »

« Tant que la philosophie qui maintient une race supérieure et une race inférieure ne sera pas discréditée et abandonnée… il y aura la guerre »

« Nous devons devenir ce que nous n’avons jamais été, ce à quoi notre éducation, notre expérience et notre environnement nous a très mal préparé. Nous devons être plus grand que ce que nous avons été: plus courageux, à l’esprit plus large, au point de vue plus ouvert. Nous devons devenir les membres d’une nouvelle race, dépasser nos préjugés insignifiants et nous soumettre à la fidélité ultime que nous devons non pas aux nations, mais à nos semblables les hommes au sein de la communauté humaine. »

« Cette éducation qui ignore la nature intrinsèque de l’homme et néglige son intellect et le pouvoir de son raisonnement ne peut être considérée comme une vraie éducation. »

« A travers l’histoire, c’est l’inaction de ceux qui aurait pu agir, l’indifférence de ceux qui savaient, le silence de la voix de la justice quand elle comptait le plus qui a rendu possible le triomphe du Mal. »

 

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