03/07/2017

Stop aux idées reçues sur le terrorisme

Le terrorisme gangrène nos sociétés. C’est déjà une plaie de supporter tous ces innocents morts au profit d’une idéologie. Mais c’est encore plus un problème quand ces meurtres font naître des préjugés et idées dont la communauté mondiale peut se passer. Dans cet article, je tenterai de vous montrer que vous avez tort de penser de telle ou telle manière.

Les musulmans sont tous des terroristes

Dessin d'un homme voilé musulman

Dans mon top 5 des préjugés sur les africains, je disais: « Le terrorisme est le fait d’utiliser la terreur à des fins politiques. Bon, vous devez connaître la définition. C’est le nouveau mot en vogue bien malheureusement. Les actes terroristes se multiplient. Des gens font taire leur humanité pour, d’après l’idée que les médias semblent vouloir propager, plaire à un Dieu. Le terrorisme est à présent associé à la religion musulmane. Et comme les pays d’Afrique du Nord sont musulmans, cela va de soi qu’on les assimile à des terroristes. »

Toutefois, selon le dernier rapport produit par l’organisation européenne, seulement 17 attaques ont été commises en Europe l’an dernier par des groupes djihadistes. Alors que les groupes nationalistes ou séparatistes en ont commis 65.

De plus, depuis le 11 Septembre 2001, ce sont 187 attaques qui ont été perpétrées par des individualités, pas forcément affiliées à des mouvements terroristes. Par exemple, la fusillade de San Bernardino, en Californie, entre dans cette catégorie puisque, bien que le groupe armé État islamique ait revendiqué l’attaque, rien ne semble indiquer qu’il l’ait initialement organisée.

Sachez même qu’Al-Qaïda n’est directement responsable en sol américain que des quatre attaques du 11 septembre 2001.

Autre point, selon la récente étude de la Banque mondiale, les pays à forte population musulmane qui affichent les plus hauts niveaux de religiosité sont moins susceptibles d’être des sources de recrues pour Daech.

 

Les terroristes sont tous des analphabètes

Source: Rapport de suivi de la situation économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Octobre 2016) par la Banque Mondiale

Nos travaux montrent que Daech n’a pas recruté ses effectifs étrangers parmi les pauvres et les ignorants, mais plutôt le contraire. En revanche, l’absence d’intégration économique semble expliquer l’ampleur de la radicalisation conduisant à l’extrémisme violent.

69 % des recrues ont un niveau d’éducation secondaire au moins, tandis que 15 % ont interrompu leurs études avant le lycée et moins de 2 % sont analphabètes.

Les recrues étrangères originaires du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et de l’Asie du Sud et de l’Est ont un niveau d’instruction sensiblement supérieur à celui généralement observé dans leur région.

Concernant leur connaissance de la religion, 53 % des recrues la qualifient d’« élémentaire », 20 % de « moyenne », et 4 % d’« avancée ».

Constatation importante, ces individus ne sont ni incultes, ni analphabètes. La plupart disent avoir fréquenté l’enseignement secondaire, et une forte proportion a ensuite suivi des études universitaires.

Les recrues en provenance d’Afrique, d’Asie du Sud et de l’Est et du Moyen-Orient, notamment, sont sensiblement plus éduquées que le reste de leur génération dans leur région d’origine. L’immense majorité d’entre elles déclarent avoir exercé un métier avant d’adhérer à l’organisation.

Ces résultats correspondent à ceux de diverses autres études qui aboutissent à une conclusion similaire : la pauvreté n’est pas un facteur de radicalisation menant à un extrémisme violent.

L’examen des indicateurs de l’intégration économique montre en revanche une forte association entre le taux de chômage masculin et la propension d’un pays à fournir des recrues étrangères à Daech.

Le chômage chez les membres instruits de la population accroît la probabilité qu’ils nourrissent des idées radicales.

Les migrants sont tous des terroristes

Barque sur une rivière

Selon une récente étude de l’université de Warwick, il n’existe pas de relation de cause à effet entre le flux migratoire et le terrorisme. Basée sur les statistiques fournies par la Banque Mondiale et le Global Terrorism Database, cette étude affirme même que plus l’immigration augmente, moins la menace terroriste se fait sentir.

«Les migrations en tant que telles, indépendamment de l’ampleur du terrorisme dans le pays d’origine, mènent à une baisse du nombre d’attaques terroristes de 0,5 à 0,6% quand le nombre de migrants entrant dans un pays augmente de 10%», rapporte l’étude. «Quand les migrants se déplacent d’un pays à un autre, ils emmènent avec eux des compétences, un savoir et des perspectives, ce qui stimule l’innovation technologique, la diffusion des nouvelles idées et la croissance économique», explique Vincenzo Bove au Washington Post.

 

Nous voilà à la fin de cet article. J’espère vous avoir démontré que vous avez tort de penser que les terroristes sont des migrants musulmans analphabètes. Il est important de nous débarrasser de nos préjugés et idées reçues. Ce sont autant de freins au mieux-vivre ensemble. Je n’ai pas LA vision large des choses. Et c’est avec plaisir que j’accueillerai vos commentaires pour enrichir l’article.

Merci et à Lundi prochain.

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